Le Fort, appelé batterie de Bruyères par les militaires, a été construit de 1879 à 1881.
Il faisait partie d'une barrière de deuxième ligne conçue par le général Seré de Rivières pour défendre Paris qui, en 1870, avait été encerclé sans coup férir par les armées allemandes.
La batterie de Bruyères fut désarmée en 1888 et abandonnée.
Pendant l’occupation de Bruyères, entre 1914 et 1918, les allemands l’utilisèrent comme lieu de détention des prisonniers russes.
En 1938, le génie y fit quelques aménagements pour du stockage de matériel et de munitions dont l’ypérite (gaz asphixiant) dans des bouteilles en verre épais de 4 litres. La garde fut assurée jusqu’en 1940 par des hommes d’un régiment d’artillerie de Semilly. Après l’armistice de 1945, les Bruyèrois y récupérèrent les bouteilles non utilisées, pendant des années, elles servirent à conserver la " goutte " (on en trouve encore aujourd’hui dans bon nombre de caves).
Les bruyèrois l'appellent indifféremment " la batterie ", " le fort ", " la redoute " ou " le fort de la redoute ", bien que par une décision du ministre de la Guerre de janvier 1887, il ait reçu le nom de " fort Henriot " du nom du mobile qui en 1870, déclencha l'explosion qui détruisit la citadelle de Laon et y laissa sa vie.
L'armée l'a vendu aux enchères en 1961, il fut acquis par monsieur Pipari, alors maire de Monampteuil et carrier. L'exploitation du site se révéla cependant moins intéressante dans les années 60 que dans les années 20 et Monsieur Pipari abandonna son projet. Homme de conviction, il proposa en 1986 à la commune de le lui céder pour une somme très raisonnable ; le conseil municipal a accepté l'offre sans hésitation, ramenant ainsi dans le patrimoine Bruyérois un élément historique de valeur.
La commune ne disposant pas de moyens suffisants, il fut décidé d'en confier la gestion à une association (l’Association pour la Rénovation, la Sauvegarde et l'Animation du Fort de Bruyères et Montbérault (ARSAF) dont le conseil municipal fait partie. Les bénévoles ont réussi la gageure de le remettre en état et de lui donner un souffle nouveau. L’association peut ainsi louer ce fort en tant que « salle des fêtes ».